Les méthodes de travail évoluent. Les entreprises, désireuses d’augmenter leur productivité tout en limitant leurs coûts, ont été contraintes de modifier leurs habitudes de travail avec l’avènement du numérique et l’ouverture des marchés. Beaucoup d’entre elles ont alors adopté une approche agile qui permet une répartition des tâches mieux définie et un contrôle qualité continu du produit.
Afin d’assurer le bon déroulement de projets complexes, la mise en œuvre d’une méthode agile de gestion de projet est cruciale. Parmi les dizaines de méthodes couramment utilisées dans la gestion de projet (méthode Kanban, modèle en cascade, méthode PERT), on retrouve Scrum, grande favorite avec 58% d’adoption chez les entreprises ayant adopté une méthodologie agile de travail.
Méthode agile Scrum : définition
La méthode agile Scrum est un framework de gestion de projet agile qui a pour but d’améliorer la productivité des équipes en adoptant un cadre dynamique de travail basé sur le découpage d’un projet en étapes intermédiaires, appelées « sprints ». Sa philosophie repose sur l’optimisation continue du produit grâce aux retours des utilisateurs et à des points de contrôle réguliers.
Comment fonctionne la méthode Scrum ?
Le terme « Scrum » ou « mêlée » vient du champ lexical du rugby. Il veut dire « foule (ordonnée) » en français. Pour les non-initiés, cette mise en place apparaît comme totalement désorganisée. Cependant, il y a un plan très précis qui se cache derrière.
C’est pareil pour la méthode Scrum. Vue de loin, elle ressemble à une démarche non coordonnée. Pourtant, il existe des processus et méthodes bien détaillés au sein d’elle. Ces derniers sont développés et décrits dans le Scrum Guide de Jeff Sutherland et Ken Schwaber. L’œuvre est apparue en 1995 et à été mise à jour régulièrement depuis.
On distingue trois caractéristiques importantes concernant la méthodologie Scrum :
- Empirique : l’expérience acquise dans les sprints antérieurs est utilisée dans le développement du produit final, la planification ainsi que pour les Sprints suivants.
- Incrémental : le développement s’effectue par étapes. A la fin du sprint, un produit (partiel) livrable et fonctionnel se forme.
- Itératif : ces produits obtenus sont perfectionnés ou étendus de manière progressive jusqu’à ce que toutes les améliorations et fonctionnalités escomptées soient incluses (amélioration continue).
- La méthode agile Scrum se base sur seulement quelques règles. Elles sont associées à ce que l’on appelle les artefacts, les activités et les rôles.
Les 3 rôles centraux dans la méthode agile Scrum
Il existe trois rôles principaux qui permettent d’assurer le bon fonctionnement de la méthode Scrum :
Le product owner qui vise à s’assurer que la qualité du produit correspond bien aux attentes internes (équipe de direction) et externes (utilisateurs finaux). Il ou elle aura comme responsabilité de gérer le backlog product et de prioriser les sprints en fonction de leur impact sur le produit final. Le product owner agit comme le pilier central du projet et doit communiquer les exigences du projet aux différentes parties prenantes.
Le scrum master travaille quant à lui étroitement avec le product owner. C’est lui qui veillera à ce que la méthode soit appliquée correctement par les équipes et à ce que les problèmes du quotidien puissent être résolus au plus vite. Le scrum master dispose généralement de compétences techniques poussées qui lui permettent de soutenir l’équipe de développement et mieux comprendre les défis qu’elle rencontre.
L’équipe de développement englobe quant à elle tous les acteurs qui vont mener à bien les différentes activités liées aux livrables du produit. Cette équipe va réaliser les tâches opérationnelles nécessaires à la création du produit (conception, codage, rédaction, UX, etc.). Il est par conséquent important qu’elle soit composée de personnes aux compétences variées afin de pouvoir répondre aux diverses exigences du produit et assurer sa qualité.
Les 3 étapes principales de la méthode Scrum
Même si de nombreuses étapes intermédiaires interviennent naturellement tout au long du projet, la méthode Scrum peut être divisée en 3 sections bien distinctes.
Étape 1 : le product backlog
Le product backlog ou backlog produit englobe l’ensemble des tâches et activités que l’équipe devra réaliser au cours du projet. C’est en quelque sorte une feuille de route ou un cahier des charges qui dicte le déroulement des opérations.
Les activités sont priorisées en fonction de leur importance (valeur perçue par le client, chiffre d’affaires potentiel généré) par le product owner.
Étape 2 : le sprint
La méthode Scrum préconise d’utiliser des « sprints » qui sont des ensembles de tâches définies, à réaliser dans une période donnée. Ces tâches sont tirées du product backlog.
La durée des sprints est généralement comprise entre 2 et 4 semaines. Chaque sprint a pour but de développer un livrable, c’est-à-dire une fonctionnalité du produit ou du service qui pourra être utilisée par l’utilisateur final. Si l’on prend l’exemple d’une entreprise SaaS qui vend un logiciel de gestion de projet agile, l’un de ces sprints pourrait avoir comme objectif de développer une nouvelle fonctionnalité, comme l’intégration du logiciel à un CRM.
Étape 3 : le sprint review
Cette étape est très importante puisqu’elle permet aux équipes de faire un point sur l’avancement du projet et des difficultés rencontrées. Cette réunion est généralement tenue à la fin d’un cycle de sprint et a pour but de présenter les résultats du sprint.
C’est une étape cruciale, car elle permet à chacun (Product Owner, Scrum master, développeurs et autres parties prenantes) de faire remonter les éventuels challenges rencontrés et de proposer des améliorations pour la prochaine phase de sprint.
Les avantages et inconvénients de la méthode agile Scrum
Comme toutes les méthodes agiles de gestion de projet, le framework Scrum présente des avantages et des inconvénients.
Parmi les avantages principaux, on peut notamment citer :
Une meilleure flexibilité. Le découpage d’un projet en phases de sprint permet de rester flexible et de s’adapter aux éventuels imprévus ainsi qu’aux nouveaux besoins des utilisateurs.
Une collaboration facilitée et récompensée. Les réunions régulières et l’incitation au dialogue favorisent la communication et permettent à l’ensemble des membres de l’équipe de proposer des solutions lorsqu’un problème est remonté.
L’amélioration continue du produit. Grâce à la flexibilité inhérente à la méthode et à la communication régulière des parties prenantes, l’identification des problèmes est facilitée. Cela permet d’assurer que la qualité du produit est au rendez-vous.
Les inconvénients sont quant à eux principalement liés à l’équipe :
Les membres de l’équipe doivent être matures et responsabilisés. Le micromanagement ne fait pas partie de la philosophie de la méthode, ce qui est un avantage, mais requiert toutefois que chacun s’organise de façon autonome et gère son temps efficacement.
Comme toute collaboration d’équipe, il existe une certaine dépendance entre les parties prenantes. La division du travail ne marche en effet que si tous les membres de l’équipe sont disponibles pour mener à bien leurs activités respectives.
Gestion d’équipes et scaling des ventes
Les artefacts Scrum : de quoi s’agit-il ?
Les artefacts Scrum permettent d’assurer le bon fonctionnement de la méthode en favorisant la transparence du travail et la communication.
On compte principalement trois artefacts Scrum :
Le product backlog, géré par le product owner, qui comprend la liste complète des tâches, priorisée en fonction des besoins produits et des retours clients
Le sprint backlog qui inclut une liste d’éléments du product backlog sur laquelle l’équipe de développement se penchera lors du sprint en cours
L’incrément de produit qui représente la somme des éléments du product backlog complétés lors de l’ensemble des sprints effectués jusqu’ici. Dans l’idéal, chaque incrément doit être livrable, c’est-à-dire pouvoir être utilisé par l’utilisateur final et lui procurer de la valeur.
Méthode agile Scrum : exemples d’utilisation
Même si elle est généralement associée au développement d'applications mobiles ou web, la méthode Scrum peut être appliquée dans un grand nombre de domaines.
Le développement logiciel
Une entreprise de développement de produits digitaux peut utiliser la méthode Scrum afin de créer une application mobile.
Le product owner dicte les exigences du produit final (fluidité, fonctionnalités attendues par les utilisateurs) et les priorise dans le product backlog. L'équipe de développement, qui fera le gros du travail opérationnel, organise des sprints de deux ou trois semaines pour livrer chaque incrément produit dans les délais impartis (fonctions d’authentification, notifications push, etc.)
À chaque revue de sprint, le feedback des équipes, tout comme des utilisateurs finaux, est implémenté dans le product backlog pour les prochains sprints.
Les campagnes marketing
La méthode agile SCRUM peut également être utilisée dans vos campagnes marketing (publicité payante, social media marketing, emailing).
Dans ce contexte, le product backlog est composé de tâches spécifiques au marketing comme :
La rédaction des ad copies
La création de contenu visuel
La production de vidéo
La création de landing pages dédiées à la campagne
Le pilotage du budget marketing et des dépenses
L'équipe marketing travaille en sprints pour produire et tester chaque élément de sa stratégie avant et pendant la campagne.
En se basant sur les retours des premières publicités diffusées, elle peut ajouter de nouvelles tâches dans son product backlog (création de nouveaux visuels, changement des CTAs (boutons d’appel à l’action)) afin de maximiser les performances de la campagne ou réduire ses coûts.
Pour conclure
En permettant une adaptation rapide aux imprévus et en plaçant la collaboration au centre de sa philosophie, il n’est pas surprenant que Scrum soit l’une des méthodes de gestion de projet les plus populaires. La division du travail en sprints réguliers joue un rôle direct sur la qualité du produit, ce qui a un impact direct sur la satisfaction client et donc sur les ventes.
En intégrant la méthode à des outils de gestion de projet et de relation client comme un CRM, les parties prenantes du projet peuvent garder un œil sur l’évolution des attentes clients et diviser le travail intelligemment, ce qui résulte en une productivité augmentée.
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